Comme souvent quand t’es dehors, tu te demandes ce que tu fous. Tu remets en question tes choix de vie, notamment le dernier qui consistait à te motiver pour te rendre dans le centre et faire le tour des boutiques. Enfin… Le tour des librairies et des boutiques de babioles. Tu passeras à la déchetterie au retour, d’ailleurs, pour voir s’il n’y a pas des objets intéressants pour tes expériences. Là, tu vas te concentrer sur les livres, des piles, et euh… Une lampe ? Du fil, des pinces… La moitié t’échappe, tu improviseras sur place. C’est une mauvaise idée mais tu n’as pas la présence d’esprit d’y penser. Ça se confirme d’ailleurs lorsque tu arrives et que, oubliant partiellement la raison de ta présence ici, tu achètes à manger et à boire. C’est plutôt une bonne chose, non ? Au moins tu bouffes, ce que t’as oublié de faire depuis… Ugh, avant hier. Ça commence à faire.

Tu dois donc à présent gérer la boisson que tu tiens dans une main, le tacos dans une autre, ainsi que la foule qui t’entoure et le bruit qui t’assomme. C’est compliqué, ça te fout sur les nerfs. La moindre contrariété sera une prétexte pour exploser, que t’en ais conscience ou pas.
Elle arrive rapidement, malheureusement. Perdu, tu te retrouves bientôt face à une fontaine intérieure qui ne te laisse pas le choix de la contourner. Tu pourrais aussi bien la traverser, et l’idée te tente mais après tu ne pourras pas rentrer dans la librairie. Tu te retournes donc rapidement, saoulé, sans faire attention à ton entourage. Ta boisson, de l’Arizona goût grenade, et ta fin de tacos pleine de sauce s’éclatent sur la personne la plus proche.

« Putain mais c’est pas possible ! C’est quoi votre problème a être aussi près des gens, débile ?! »

Ton humeur ne s’améliore pas lorsque tu vois de qui il s’agit.

« Uuugh bordel, pas cette pétasse. Allez casse-toi. »

Tu la pousses pour t’éloigner, sans faire un effort pour ramasser les dégâts engendrés par la collision.

Elle te lâchera pas tant que tu n’auras pas lavé ou repayé son manteau à la con ?! Elle veut des excuses, en plus de ça. En plus de te faire mal… Tu dégages brusquement ton bras, sauf que ses ongles te griffent et la force de ton geste te déstabilise. Ton corps bascule en arrière, et tu te rattrapes au premier truc qui vient. En l’occurrence, le manteau à 3500 de la pimbêche, que tu entraînes avec toi dans l’eau. Ton derrière heurte le fond, mais surtout, tu te fais écraser par la meuf et c’est incroyablement difficile de t’en débarrasser ! Son manteau est alourdi par l’eau, puis même t’as pas la force pour la pousser tout court. Tu parviens néanmoins à te dégager, et tu t’empresses de sortir de l’eau. Sait-on jamais, elle va vouloir te noyer.

« Ben voilà, ton manteau est nickel. Me remercie pas surtout, j’l’ai fait avec amour. »

Tu essores ton t shirt au-dessus de l’eau, assez éloigné d’elle, sans te dire que tu joues avec le feu à rester ici. Mais en même temps, tu es tout trempé et ça va vite t’emmerder si tu dois te déplacer ainsi. Tu aimes l’eau, l’humidité, mais pas de cette façon.